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Les jeux vidéo d’horreur cultes reprennent vie

AFP|Publié à 13h15

Les jeux vidéo d’horreur cultes reprennent vie

«La série Silent Hill était en sommeil depuis un bon moment, et Konami souhaitait la relancer», affirmait début 2023 au site spécialisé IGN le producteur de la série Motoi Okamoto. (Photo: Getty Images)

Paris — En perte de vitesse ces dernières décennies, les sagas horrifiques les plus populaires des jeux vidéo retrouvent une deuxième jeunesse à la faveur de nouvelles versions, lifting numérique des succès des années 1990/2000.

Mardi, c’est au tour de l’éditeur japonais Konami de présenter une version modernisée du 2e épisode de Silent Hill, qui plonge ses personnages dans une ville brumeuse peuplée de monstres et inspirée des livres de Stephen King.

«La série Silent Hill était en sommeil depuis un bon moment, et Konami souhaitait la relancer», affirmait début 2023 au site spécialisé IGN le producteur de la série Motoi Okamoto, qui a travaillé avec le studio polonais Bloober Team, habitué des jeux vidéo d’horreur (The Medium, Blair Witch).

Plus de dix ans après le dernier épisode majeur, l’éditeur japonais a misé sur Silent Hill 2, sorti en 2001 sur Playstation 2, et dans lequel un homme part à la recherche de sa femme décédée.

Disponible sur PC et Playstation 5, cette nouvelle version tire parti des améliorations graphiques et techniques permises par les machines actuelles, avec des graphismes beaucoup plus détaillés et une maniabilité repensée.

«C’est un jeu culte, il est resté dans le cœur d’énormément de gens», s’enthousiasme Damien Mecheri, co-auteur de Bienvenue à Silent Hill: voyage au cœur de l’enfer (Third Editions). «Il est tout le temps cité quand il s’agit de parler des jeux les plus influents».

Et sa nouvelle mouture a séduit les critiques: Silent Hill 2 Remake affiche vendredi la note de 87 sur 100 sur le site d’agrégation d’avis Metacritic.

Pari risqué

Avec cet opus, Konami espère profiter du retour en grâce des grands noms de l’horreur vidéoludique — une vague lancée en 2019 avec le remake de Resident Evil 2, vendu à plus de 14 millions d’exemplaires selon son éditeur japonais Capcom. Quasiment dix millions de plus que le jeu original sorti en 1998.

Capcom a continué avec les épisodes 3 (2020) et 4 (2023), qui se sont écoulés respectivement à plus de 9 et 7,6 millions de copies — entraînant dans son sillage d’autres retours comme celui de Dead Space (2023), jeu d’horreur dans l’espace.

«Il y a vraiment une sorte de commerce de la nostalgie», estime Guillaume Baychelier, auteur de Havres de peur: lieux d’horreur en jeu vidéo (Rouge profond).

«C’est un phénomène qui touche plus largement le jeu vidéo, avec cette idée qu’il y a un patrimoine à faire découvrir» aux joueurs qui souhaitent essayer des titres anciens qui ne sont plus disponibles à la vente.

Mais le pari pourrait s’avérer plus risqué pour Konami, puisque les monstres de Silent Hill n’ont jamais atteint la popularité des zombies de Resident Evil. Malgré son succès critique, Silent Hill 2 s’était vendu à un million d’exemplaires, moitié moins que le premier opus.

Renouveau

Sortie en début d’année, la nouvelle version d’Alone in the Dark, pionnier français en 1992 des jeux vidéo d’horreur en 3D et qui a inspiré le tout premier Resident Evil, n’a pas connu le succès escompté.

Selon Guillaume Baychelier, si le succès public des jeux vidéo d’horreur s’est tari dans les années 2010, c’est aussi parce que les éléments constitutifs du genre — la tension, le gore, son bestiaire — «ont infusé dans plein d’autres genres» de jeux.

«L’horreur est devenue un ingrédient à part entière» de bon nombre de superproductions, estime-t-il, citant l’exemple de The Last of Us, un jeu d’action post-apocalyptique sur fond de dictature militaire et de zombies.

En parallèle, le genre a aussi connu un renouveau du côté des jeux indépendants, offrant des expériences plus radicales à un public ciblé.

Après le remake Silent Hill 2, Konami prévoit la sortie de deux autres jeux, et une suite au film Silent Hill (2006) est également prévue pour 2025, avec de nouveau le Français Christophe Gans derrière la caméra.