Entre les mains de la Ville de Montréal, l’avenir du terrain vacant du quartier District Central, secteur Chabanel, soulève les passions chez les gens d’affaires et les citoyens qui s’y trouvent. Les inquiétudes sont nombreuses et les idées ambitieuses, foisonnantes. Suivi de ce dossier complexe et prometteur.
Situé entre la rue Louvain, la rue Chabanel, le boulevard St-Laurent et l’avenue de l’Esplanade, ce terrain vacant de 650 000 pieds carrés est empreint d’histoire. Son passé immobilier remonte à la Deuxième Guerre mondiale, moment où, en 1943, on y fait construire l’usine de munitions de la Defence Industries Limited Montreal Works. La fin de la guerre provoque la reconversion de ses espaces intérieurs en 1946. Les années filent, le secteur prend de l’expansion et participe activement à l’économie de la métropole. En 2013, la Ville de Montréal acquiert le terrain en question et l’usine s’y trouvant. Elle compte transformer le tout en site de voirie. Un incendie touche l’arrière du bâtiment et une extension est démolie. Le comité exécutif statue que la construction est vétuste. Malgré une vive opposition d’organismes tels qu’Héritage Montréal, la Ville décide tout de même d’accorder un permis de démolition le 9 mars 2016.
Consulter, une priorité
Pour la Société de développement commercial (SDC) District Central, il était urgent de démontrer le potentiel économique, social et résilient du secteur, et de mettre en lumière qu’une réelle effervescence entrepreneuriale se déroule derrière les façades parfois arides de ses bâtiments. « Ce terrain, qui suscite la passion depuis plusieurs années, joue un rôle déterminant dans la requalification de territoire de secteur industriel à quartier d’affaires », dit Hélène Veilleux, directrice générale de la SDC. C’est au début de l’année 2018, lors d’ateliers menés par la SDC avec le milieu, que l’avenir du terrain vacant, stratégiquement positionné, ressort comme enjeu prioritaire. Tous expriment leurs inquiétudes et leurs préoccupations. « À la fin des consultations, c’était évident que la SDC devait faire quelque chose », note Hélène Veilleux. C’est alors qu’un comité d’aménagement du territoire, formé de professionnels corporatifs, tous membres de la SDC, est mis en place. Son premier mandat aura été d’écrire un mémoire. Leurs travaux et le sérieux de leur démarche portent fruit et mènent au retrait du terrain du programme régulier des cours de voirie de Montréal. C’est le début d’une grande mobilisation.
La Charrette d’idéation
Impliquée dans le dossier avec les membres de son comité d’aménagement du territoire depuis ce temps, la SDC organise une charrette d’idéation au printemps 2021. « Des architectes, urbanistes, designers se sont unis bénévolement pour développer une vision d’aménagement pour ce terrain, en plus de concevoir et d’illustrer les idées de la communauté. C’est simplement extraordinaire. », se réjouit Hélène Veilleux. Entreprises, travailleurs, propriétaires immobiliers et résidents sont aussi conviés à table. Les idées prennent forme au fur et à mesure des échanges : « Cette énergie positive et cette mobilisation des experts aux disciplines variées qui ont cocréé, j’en suis persuadée, ont fait la différence dans les résultats obtenus », mentionne Martine Peyton, présidente d’Éléments Planification Urbaine, firme qui accompagne la SDC dans ses travaux depuis le tout début. Des thèmes bien précis sont traités : « (…) trame verte, échelle humaine, identité territoriale, ambiance, mixité des usages, densité, forme urbaine, monumentalité, parcours et connexions. Durant deux demi-journées, la communauté a échangé et s’est concertée », ajoute-t-elle. Se sont ajoutés aux conclusions les besoins d’une cinquantaine d’autres citoyens recueillis lors d’une consultation animée par la SDC quelques semaines plus tard dans le cadre du Campus Fab City qui se déroulait à même le terrain vacant.
Les idées qui ressortent de la charrette sont riches et parfois même inattendues. Pour visualiser les maquettes des experts impliqués cliquez ici !