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Patek Philippe: le PDG n’est pas inquiet pour le secteur horloger

AFP|Publié le 11 avril 2024

Patek Philippe: le PDG n’est pas inquiet pour le secteur horloger

Mais «on ne peut pas dire que c’est une crise», c’est juste «un peu plus calme», juge Thierry Stern. (Photo: 123RF)

Genève — Le patron de la marque horlogère Patek Philippe n’est «pas inquiet pour le haut gamme» malgré le ralentissement qui se profile dans le secteur du luxe après trois années de croissance spectaculaire, a-t-il affirmé à l’AFP lors du salon horloger de Genève.

Pour les segments d’entrée et de moyen de gamme, «je pense que cela doit être plus dur», d’autant qu’il y a «plus de compétition» sur ce créneau, a déclaré Thierry Stern, lors du salon «Watches and Wonders» (Montres et Merveilles) qui se tient à Genève du 9 au 15 avril.

«Mais pour Patek Philippe, je ne suis pas inquiet», a ajouté le président de cette marque qui compte parmi les plus prestigieuses de l’horlogerie suisse.

«Aujourd’hui, je n’ai pas en tête un marché critique, en tout cas pas dans le haut de gamme», assure-t-il. Les États-Unis, où Patek Philippe réalise 38% de ses ventes, sont «un marché de collectionneurs» de la marque, «donc je ne suis pas inquiet», confie-t-il.

«L’Europe marche très bien aussi» et si «l’Asie a été un peu plus dure pendant un moment», «aujourd’hui, c’est reparti de plus belle», selon le patron de cette marque très prisée des collectionneurs, qui se concentre sur un segment de prix très élevé.

 

Un marché «un peu plus calme»

Connue pour ses complications horlogères (fonctions autres que l’affichage de l’heure), Patek Philippe présente notamment au salon une nouvelle version du modèle appelé Heure Universelle, en or gris avec un cadran bleu-gris opalin, au prix de 65 000 francs suisses (66 615 d’euros à taux actuels).

L’horlogerie suisse avait vite rebondi après une chute brutale en 2020, les exportations de montres pour l’ensemble du secteur ayant depuis battu des records trois années de suite pour culminer à 26,7 milliards de francs en 2023, selon les statistiques de la fédération horlogère suisse. Mais en janvier, leur croissance a décéléré à 3,1%, puis les exportations ont basculé en terrain négatif en février, enregistrant un recul de 3,8% sur un an.

Toutes les marques ne sont pas touchées. Selon une estimation du cabinet Bain & Company, 2% de riches clients génèrent à eux seuls 40% des ventes du secteur du luxe, les marques qui s’appuient sur une clientèle très fortunée — qui est peu touchée par les aléas de la conjoncture — étant bien parées pour résister aux phases de ralentissement.

Pour Thierry Stern, qui représente la quatrième génération aux commandes de Patek Philippe, le récent ralentissement est peut-être le signe «d’un retour à une réalité» après trois années durant lesquelles les ventes du secteur horloger dans son ensemble ont «explosées».

Mais «on ne peut pas dire que c’est une crise», c’est juste «un peu plus calme», juge-t-il.

Pour 2024, il compte maintenir la production au même niveau que l’an passé, à 72 000 pièces, un niveau «record» pour la marque, a-t-il précisé lors d’un entretien mardi avec l’AFP.

L’entreprise ne dévoile jamais son chiffre d’affaires, mais selon une estimation de la banque américaine Morgan Stanley et du cabinet de conseils LuxeConsult, il avoisinait 2,05 milliards de francs en 2023, en croissance d’environ 14% par rapport à l’année précédente, selon leurs calculs.