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Google menace de ne plus donner les liens des nouvelles en Nouvelle-Zélande

La Presse Canadienne|Publié à 14h14 | Mis à jour à 14h16

Google menace de ne plus donner les liens des nouvelles en Nouvelle-Zélande

Le Parlement à Wellington, en Nouvelle-Zélande, le mercredi 24 juillet 2024. (Photo: Charlotte Graham-McLay / Associated Press)

Google a annoncé vendredi qu’il cesserait de fournir des liens vers le contenu d’actualité néo-zélandais et qu’il renoncerait à son soutien aux médias locaux si le gouvernement adoptait une loi obligeant les entreprises technologiques à payer pour les articles affichés sur leurs plateformes.

L’engagement de couper le trafic de Google vers les sites d’actualités néo-zélandaises — dévoilé dans un article de blogue par le géant de la technologie vendredi — fait écho aux stratégies déployées par l’entreprise lorsque l’Australie et le Canada se préparaient à promulguer des lois similaires ces dernières années.

Elle fait suite à une annonce surprise du gouvernement néo-zélandais en juillet selon laquelle les législateurs feraient avancer un projet de loi obligeant les plateformes technologiques à conclure des accords de partage des revenus générés par le contenu d’actualité avec les médias qui le produisent.

Le gouvernement, dirigé par le Parti national de centre droit, s’était opposé à la loi en 2023 lorsqu’elle avait été présentée par le gouvernement précédent.

Mais la perte de plus de 200 emplois dans les salles de rédaction au début de l’année — dans un secteur médiatique national qui comptait 1600 journalistes lors du recensement de 2018 et qui a probablement diminué depuis — a incité le gouvernement actuel à reconsidérer la possibilité d’obliger les entreprises technologiques à payer les éditeurs pour afficher du contenu. 

La loi vise à endiguer le flux outremer des revenus publicitaires provenant des produits d’information néo-zélandais. 

La directrice nationale de Google en Nouvelle-Zélande, Caroline Rainsford, a écrit vendredi que l’entreprise modifierait son implication dans le paysage médiatique du pays si la loi était adoptée. 

«Plus précisément, nous serions obligés de cesser de créer des liens vers du contenu d’actualité sur Google Search, Google News ou Discover en Nouvelle-Zélande et de mettre fin à nos accords commerciaux actuels et à notre soutien à l’écosystème avec les éditeurs de presse néo-zélandais», a-t-elle écrit. 

De «l’intimidation» des entreprises

L’association des éditeurs de presse, un groupe sectoriel néo-zélandais, a affirmé vendredi dans une déclaration écrite que l’engagement de Google équivalait à des «menaces» et reflétait «le type de pression qu’il exerce» sur le gouvernement et les médias.

Le gouvernement «devrait être en mesure de faire des lois pour renforcer la démocratie dans ce pays sans être soumis à ce type d’intimidation des entreprises», a déclaré le directeur des affaires publiques Andrew Holden. 

L’Australie a été le premier pays à tenter de forcer les entreprises technologiques — dont Google et Meta — à la table des négociations avec les médias d’information par le biais d’une loi adoptée en 2021. Au début, les géants de la technologie ont imposé des coupures d’informations aux Australiens sur leurs plateformes, mais tous deux ont fini par céder quelque peu, concluant des accords d’une valeur estimée à 200 millions de dollars australiens par an, versés aux médias australiens pour l’utilisation de leur contenu. 

Mais Belinda Barnet, experte en médias à l’Université Swinburne de Melbourne, a rappelé que Meta avait refusé de renouveler ses contrats avec les médias d’information australiens pendant que Google renégocie ses accords initiaux. 

Alors que le Canada se préparait à adopter des lois similaires sur la négociation des nouvelles numériques en 2023, Google et Meta ont de nouveau promis de cesser leur soutien aux médias du pays.

En novembre dernier, cependant, Google a promis de verser 100 millions de dollars canadiens — indexés sur l’inflation — en soutien financier annuel aux entreprises de presse à travers le pays.

Rédigé par Charlotte Graham-McLay, Associated Press